De toutes les expressions qui nous sollicitent, la danse reste certainement le moyen le plus complet et le plus efficace pour rassembler toutes les émotions, au point que le spectateur s’interroge sans fin pour savoir si c’est le mouvement qui crée la musique, ou si c’est la musique qui ordonne au mouvement de se créer.
Isabelle Couffin a très bien senti cette dualité, je dirais même cette complicité entre deux mondes qui n’en font qu’un, sans se déposséder de leur originalité.
Ils gardent leur individualité mais, s’entrechoquent, se confondent ou se dissocient pour mieux se rassembler. L’un n’est que le révélateur de l’autre.
La transformation s’effectue au niveau de l’inconscient. Les choses bougent parce que le monde n’est pas figé. Dans cette confrontation aimable, le sens caché des choses apparaît au détour d’un chemin, d’un geste ou d’une expression.
Je dois dire que j’ai rarement vu un tel enthousiasme, relié à une pratique pédagogique aussi sûre, dans ma longue carrière de directeur d’école Nationale de musique et de danse. Si besoin en était, les visages des enfants sont là pour témoigner du rayonnement lié à cette découverte. La musique, par définition, est déjà le prolongement du rêve, et ce n’est pas par hasard si Isabelle a choisi le titre suivant pour illustrer son projet « un jour, j’ai rêvé »
Puisse ce rêve se prolonger dans l’univers fabuleux de la pensée dans laquelle la joie, délivrée de toutes les impuretés, se fraye un chemin dans un monde étrange peuplé de personnages irréels.
De toutes les manières, on ne peut que se réjouir de constater que la relève est assurée et que la danse, au sein d’une équipe soudée, pourra continuer pendant longtemps encore à nous étonner et à nous émouvoir..
Emile Lelouch